Dans sa folle course artistique, entre les Etats-Unis, le Portugal, Paris, Londres ou encore l’Italie, nous avons réussi à le stopper, le temps d’un instant, l’artiste photographe mode Mickael Gomes. Une interview express entre son dernier shooting états-uniens et son prochain projet à la découverte des talents du monde.
Globetrotter incontrôlable, il nous a fait part dans notre dernière discussion, de son présent et de son futur, dans le monde de la photographie mode. Il nous explique ce que la mode lui a apporté et ce qu’il souhaite donner à celle-ci, à travers ses actions artistiques et parfois engagées, comme vous allez le découvrir…
Vous verrez également que Mickael a mis le bout de son objectif dans cet univers, il y a peu de temps, ce qui lui laisse une possibilité d’exploration assez importante mais, lui procure aussi une grande ouverture d’esprit, quant à l’ensemble de ses futures rencontres…
Artiste photographe complet de 27 ans, nous avons décidé d’ouvrir le bal des présentations artistiques des membres de la French Fashion Union avec lui, car il fait partie des 5 premiers à nous avoir rejoint. Il a contribué à ce que nous lancions aujourd’hui ce beau projet, tenant à faire connaitre les plus beaux talents de notre réseau.
Je vous laisse avec les quelques mots que nous a transmis Mickael, le temps d’un Skype, à propos de son travail, ses valeurs, ses goûts, ses ambitions…
Si tu devais nous décrire une de tes oeuvres mode préférées ou de moment ?
Une de mes dernières photos m’ayant beaucoup marqué ces derniers temps, de par le plaisir que j’ai pris à monter le projet mais, aussi de par ce qu’elle représente c’est celle-ci. Cette image a été prise à New York, pendant la dernière et houleuse campagne électorale américaine.
Mickael Gomes Photography 2017©
J’étais en France à ce moment-là et je sentais qu’il se passait quelque chose aux USA et que je devais y être. Comme à mon habitude, j’ai pris mon billet d’avion, je me suis rendu sur place et j’ai fait la chose que je préfère faire dans : rencontrer des gens un peu au hasard de mes sensations. Cette-fois ci, cela m’a permis de rencontrer une styliste, faisant partie de ce genre de rencontres, pour lesquelles jamais je n’arrêterai de procéder ainsi. Après quelques mots échangés dans un bar branché de New York, nous avons tout de suite matché. Dans la foulée de la soirée, nous décidions de croiser nos états d’esprit et compétences (elle en stylisme moi en photo mode), afin de mettre en image notre vision face à la politique migratoire de Donald Trump. En quelques jours nous avions un jean stylisé par ses soins avec un « stars and stripes » sur toute une jambe, qui évidement représentait parfaitement l’instant. J’ai pris mon appareil et nous avons marché jusqu’à ressentir la bonne sensation, au bon moment. Et c’est sur le Brooklyn Bridge, que nous nous sommes arrêtés, pour shooter. Cette photo fait partie de cet instant et représente plein de symboles forts.
« Je sentais qu’il se passait quelque chose aux USA
et que je devais y être »
Quelle est ton implication dans le monde de la mode aujourd’hui ?
J’ai toujours eu un grand intérêt pour la mode, ce qui a motivé mon entrée dans la photographie de mode il y a quelques années de cela.
Aujourd’hui, je voyage dans le but de rencontrer un maximum de diversité culturelle et je photographie les collections de jeunes créateurs, afin de mettre en avant la qualité de leur travail. Par ailleurs, la création du groupe French Fashion Union, que je suis depuis le lancement, m’a facilité la mise en relation entre les différents acteurs de la mode et en tant que photographe, c’est vraiment un plus afin de multiplier les collaborations.
Quelles sont les justement collaborations dont tu es le plus fier ?
Nous l’avons justement déjà évoqué un peu plus haut. Suite à la rencontre qui m’a mené sur le Brooklyn Bridge à présenter ma vision de la situation politique des Etats-Unis, j’ai eu l’occasion de continuer ma collaboration avec cette jeune styliste Italienne, Elisabetta Toffoli. Ce fut une de mes plus belles rencontres dans le milieu de la mode. Son travail m’a beaucoup inspiré et de ses créa-tions sont nées des collaborations artistiques dont je suis fier. Très loin de la pure mode Italienne que l’on peut parfois qualifier de « pornochic », Elisabetta retravaille énormément des classiques avec un style très personnel et affirmé. Elle m’a appris ce qu’était notamment l’upcycling. Un travail énorme de sublimation de l’existant, que j’admire beaucoup et surtout que j’adore encore plus mettre en valeur.
Comme l’on peut le voir sur la photo prise sur le Brooklyn Bridge, une des principales constantes dans son travail est l’utilisation du jean recyclés et des motifs.
Ce qui m’attire le plus, au final, dans son travail, je pense que c’est le côté « dirty » qu’elle manie excellemment bien via les dessins au feutre ou à la peinture, les collages de textures ou bien encore les coutures avec des fils que l’on peut voir pendre.
Un aspect dirty, mais finalement parfaitement étudié, négligemment étudié comme on dit dans la mode, qui m’a beaucoup parlé et que j’ai eu envie de mettre en avant. Le contexte de la photo (l’élection américaine) et venu mettre la cerise sur le gâteau. Cela fait de cette collaboration une de mes plus grandes fiertés artistiques.
Quels sont tes autres projets à venir ? Que peut-on attendre de ta part en 2017 ?
J’ai pour objectif de développer un travail plus personnel et artistique en collaboration avec différents acteurs de la mode que j’ai pu rencontrer en ce début d’année. Après avoir vu beaucoup de créations et styles différents, j’ai craqué pour certains artistes. Ils ont à mon sens de forts potentiels photographiques avec lesquels je pourrai continuer à créer en mêlant contexte, art, engagement, ressentit…
En parallèle de cela, je travaille en collaboration avec un designer sur une gamme de sacs adaptés au matériel photographique. Je pense qu’il est temps d’en finir avec l’austère du côté pratique. D’ailleurs, le côté « dirty » que j’apprécie tant chez Elisabetta se retrouvera sur les sacs. Je ne vous en dis pas plus pour le moment 😉
Pourrais-tu nous faire découvrir tes artistes photographes mode préférés du moment ? Des gens que l’on doit absolument suivre nous aussi…
En photographie, je suis actuellement beaucoup le travail de Jacques Olivar photographe mode qui mélange habilement la mode et le style très cinématographique des années 70 tout en sachant rester assez sobre, bref, j’en suis fan.
En fashion design, le portugais Gonçalo Peixoto est un jeune créateur dont le travail me plaît énormément, avec un dessin très clean, pourtant à l’opposé de ce que j’apprécie d’habitude et que j’ai découvert tout récemment. Il est notamment en train de se faire un nom en habillant plusieurs des actrices portugaises les plus en vogue actuellement.
Un dernier mot à propos de la French Fashion Union ?
Tout d’abord, avoir un groupe aussi bien géré, c’est un très gros plus et je remercie Esther et Morgan pour leur implication dans ce projet.
Par ailleurs n’ayant pas encore eu la chance de rencontrer la branche Parisienne du groupe, j’attends avec impatience la prochaine soirée FFU !
Le groupe étant gorgé de personnes de talents, je leur donne rendez-vous devant mon objectif 😉
Mickael Gomes Photography 2017©
Mickael vous lance un appel, n’hésitez pas à nous demander une mise en relation avec lui, si vous souhaitez collaborer ou échanger avec son travail.
Découvrir son travail :
www.instagram.com/mickaelgomesfr/
Morgan Bancel & Esther Dupré – Cofondateur French Fashion Union